Matin d’hiver – 1

6h30, nuit noire, plus un flocon de neige, ils ont tous fondu! Chapeau enfoncé sur la tête, c’est Roberto (Fonseca) qui m’accompagne. Le saule pleureur porte bien son nom ce matin, chaque branche s’égoutte en scintillant. Même les grillages veulent ressembler aux illuminations de noël en collectionnant les perles d’eau le long de leurs trames.

Les réverbères se regardent dans les flaques d’eau. Quelques passants suivent le chemin de la gare. Zamazu, je suis sur le quai, mes pieds dansent et mes doigts accompagnent les notes de piano. Une jeune femme noire semble écouter la même musique que moi… elle danse en riant devant son ami.

Le train entre en gare.

Dans le wagon, je me retrouve à coté d’un jeune couple que je vois tous les matins. Ils ont comme un rite tous les jours…. Assis face à face, ils sont très amoureux, s’embrassent puis elle installe son sac puis son manteau plié sur les genoux de son compagnon, il met ses mains ouvertes sur ce coussin improvisé et elle y dépose sa tête. Elle semble s’endormir rapidement, il regarde son visage encadré de cheveux longs noirs de jais puis s’endort à son tour la tête enserrée dans un bonnet contre la vitre..

A la station suivante, une jeune femme d’origine asiatique s’installe face à moi, elle sort son iphone, lit et répond à ses mails. Sur ses genoux un sac orné d’une broderie pour enfant représentant une peluche et une cocotte en papier…. elle surfe sur facebook.

Roberto égraine les notes dans mes oreilles. envie de sourire.

Dans le métro bondé, un homme grand, cheveux blancs, la cinquantaine siffle puis se met à parler à son voisin, il parle fort, les gens tendent l’oreille, ils s’invectivent sur la police en France, sur les Belges (le premier se dit originaire de ce pays). La conversation bruyante se partage entre humour belge, frites et moules… des sourires s’invitent sur les visages des passagers. Petite parenthèse dans leur trajet quotidien…

La buée a recouvert les vitres. J’observe… casquette blanche, bonnet rouge, cheveux poivre et sel, bonnet en jacquard, capuche rayée, cheveux permanentés ou décolorés… les uns s’assoupissent, d’autres ont le regard qui flotte, certains semblent pensifs et d’autres encore sont absorbés par leur lecture ou leur téléphone. Chacun porte sur son visage un destin…

La rame se remplit, elle est bondée lorsque St Lazare se rapproche. Chacun se rhabille et se prépare à sauter….

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